Avec des jouets par milliers... Au choix, dans vos petits souliers : une critique de l'anti-intellectualisme, l'intimité de nos compatriotes, et l'Algérie à hauteur d'enfants.
Salut,
Je suis enfin en congé \0/ et j’espère que vous aussi.
Comme j’aime le partage de la période actuelle, je me suis dit que c’était le moment pour une joyeuse circulation de recommandations. Voici donc une série de liens qui m’ont marquée ces derniers temps. Je vous préviens, c’est la fin d’année : la ligne éditoriale est en mode aléatoire.
📚 À lire
Vous cherchez de la lecture au coin du feu ? En octobre, le sociologue Eric Fassin a publié l’ouvrage Misère de l’anti-intellectualisme, du procès en wokisme au chantage à l’antisémitisme, chez Textuel. Dans cet entretien mené par ma collègue Rozenn Le Carboulec, il décortique les mécaniques selon lesquelles, pour le paraphraser, la dédiabolisation de l’extrême-droite se parachève par la diabolisation de la gauche, et ce que cela fait à la démocratie. Pour vous la faire courte : ça nous embrouille les idées, Or aucun.e citoyen.ne n’est à même de prendre des décisions éclairées avec l’esprit emmêlé. Ce dont nous avons besoin, pour faire face aux défis environnementaux et autoritaires, c’est d’avoir l’esprit clair.
de Courson, B., Richard, A., & Bastin, G., Gender Gaps and Stereotypes in the Long Run. A computational approach to how Le Monde got (slightly) demasculinized (1944-2024), https://doi.org/10.31235/osf.io/j7ydu
Si je critique régulièrement l’intelligence artificielle, le machine learning permet des travaux franchement cool, comme cette analyse (en anglais) des déséquilibres de genre dans la couverture de l’actualité faite par le journal Le Monde sur quatre-vingts ans. On y apprend qu’au départ, seulement 6 % des personnes mentionnées étaient des femmes (!) En 2024, cette proportion a évolué pour atteindre 26 % (il reste du travail avant de représenter la diversité du monde). De même, seulement 2 % des femmes citées en 1944 étaient des femmes, contre 24 % aujourd’hui. Outre cette différence d’exposition et de temps de parole, l’étude permet d’explorer les biais de présentation des uns et des autres. Les femmes « témoignent » beaucoup plus souvent que les hommes, qui eux, « indiquent », « promettent », « prédisent » (n’est pas Madame Irma qui l’on croit). Pour une même action, qui consiste à parler fort, les premières sont aussi bien plus régulièrement présentées comme en train de « hurler », terme plus péjoratif que celui employé pour les seconds (qui « tonnent », tonnerre de Zeus).
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